25/08/2014
Le jardin secret d'Henri Fabre-Colbert
Le jardin secret d'Henri Fabre-Colbert
Henri Fabre-Colbert, né en 1914 était un personnage haut en couleur et fort en gueule. Homme de tous les combats, ancien résistant, ancien militaire, il soutien activement le combat des viticulteurs dans les années 70 à travers les Comités d'Action Viticole. De sa plume ironique et sans concession il publie une chronique hebdomadaire, décapante et pamphlétaire, dans la presse locale et régionale. Ces chroniques seront réunies en 1993 dans un livre intitulé : "La Saint Con". Il publiera également : "La foire aux hommes" où il évoque son parcours de résistant, "Le Défi Occitan", "Des Sourires et des Hommes", "Les Hexaconnaux". Occitaniste convaincu, il fonde la revue "L'Echo du Languedoc".
Revenu au pays, il achète dans son village natal un ancien parc en friche, où il construit en plusieurs parties une maison d'habitation. Ses activités de journaliste-écrivain-contestataire, lui laisse un peu de temps libre qu'il consacre à l'aménagement de son parc et à la sculpture. En bon autodidacte, il apprend vite le maniement du ciseau et le siporex devient son matériau de prédilection. Facile à travailler, bien que fragile, il lui permet d'obtenir rapidement le résultat souhaité. Cultivé, passionné d'Histoire, notamment celle des Cathares et très attaché à la symbolique des choses, il reproduira, à partir de photographies, des oeuvres d'inspiration mythologiques, moyenâgeuses ou religieuses. Certainement très croyant, même s'il s'en défendait un peu, il construit une chapelle ornée de statuettes, au fond de son parc et sculpte plusieurs Christ, un à partir d'un pied de vigne et un autre, le dernier, qui orne aujourd'hui sa tombe.
Henri Fabre-Colbert cultivait la sculpture comme un "jardin secret", en secret dans son jardin clos.
J-L B
En passant sous la treille, on découvre le parc. Une statue de style ethnique est posée à même le sol, plus loin un muret orné de quatre panneaux sculptés en bas-relief borde une piscine.
La première sculpture, comme la plupart des autres, s'avère être en siporex qui avec le temps a pris l'aspect de la pierre.
Les quatre panneaux de style antique, surmontés d'une frise évoquent plus ou moins des scènes mythologiques.
Derrière la maison, sur le mur de droite, une rangée de tuiles abrite une exposition de sculptures.
Un Beethoven "pas content du tout", un éphèbe grec et quelques exercices de styles côtoient des vieux outils viticoles sous des jeux d'ombre et de lumière.
Au sol, une vierge et des bouts de frises.
Un poing fermé brandissant une croix occitane comme une arme, renvoie aux engagements politiques de son créateur.
Un couple féminin...
Et une copie de la "cathédrale de Rodin", entourée de bas-reliefs moyenâgeux.
Entre 2 symboles Cathares, une tête de Christ et un panneau religieux.
Près de la piscine un couple de chien stylisé avec le prénom Camille
Plus loin, un cabanon abrite des sculptures mises au rebut.
Au fond de son jardin, Henri Fabre-Colbert a construit une petite chapelle en pierre et en brique.
Des ouvertures dans les murs abritent des statues
Le christ au-dessus de la porte de la chapelle
A l'intérieur de la chapelle tout est resté en place. Des objets anciens et des vieux outils se côtoient. Un christ en siporex et son modèle n'ont pas bougé depuis la mort d'Henri.
Au-dessus de la porte, une peinture naïve.
Une autre construction restée inachevée au fond du jardin,
Sur un des piliers habillé de rocaille qui soutient la tonnelle devant la maison, sont représentés les signes zodiacaux de la famille. Le lion pour le père, le verseau pour la mère et la balance pour le fils.
Quelque part au fond du jardin un lion quelque peu assyrien se dissimule dans un muret en pierre.
Un Christ en cep de vigne, aux milieux des outils dans l'atelier d'Henri.
Souhaitant rester dans la symbolique jusqu'à la fin, Henri Fabre-Colbert, nous a quitté à l'an 2000.
Écrit par bigou dans Henri Fabre-Colbert | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook