04/01/2014
Un éclusier un peu singulier
Un éclusier un peu singulier
Né en1955, Joël Barthès, après avoir exercé divers métiers, devient éclusier sur le canal du Midi en 1988, "Pour être libre" dit-il dans un article.
C'est en 1992 alors qu'il taille les platanes sur le bord du canal pour l'entretien des chemins de halage, qu'une branche un peu particulière l'inspire. Il en fait aussitôt un homme qui salue les bateaux de passage. A sa grande surprise et son grand amusement, les touristes s'arrêtent pour le photographier. Satisfait de son oeuvre, il en fait d'autres, et depuis ne s'arrêtera plus de créer.
A grands coups de tronçonneuse (un peu à la Baselitz) il taille dans les troncs d'arbres morts ou les branches coupées, des corps ou des têtes en fonction des formes naturelles du bois. Tout un peuple "d'Homo sapins" voit rapidement le jour sur les berges du canal. Inconditionnel de Brassens, dont il a réalisé une statue en pied, la guitare à la main et la pipe à la bouche comme il se doit, Joël manie l'humour avec autant de dextérité que la tronçonneuse. Un grand cochon rose, droit sur ses pattes arrières, une bouteille à la main et un éléphant plutôt gâté par la nature, en témoignent. Puis, comme il pratique souvent la soudure , pour l'entretien de son écluse, Joël se met à travailler aussi le fer. Il utilise pour ça toutes sortes d'objets de récupération, des bouteilles de gaz, qui se transforment en éléphants ou en cochons, des pièces de moteur ou des chaînes qui deviennent entre autre des crocodiles. En parfait autodidacte Joël crée, en toute liberté et ne se prenant surtout pas au sérieux, toutes sortes d'animaux insolites et de créatures étranges plus ou moins hybrides qui s'installent petit à petit autour de l'écluse. L'écluse de "l'Aiguille" est une excellente vitrine, et beaucoup de gens s'intéressent à son travail. Des expositions, dans le cadre de l'art brut, ou de l'art singulier, lui sont proposées, des articles dans la presse locale, puis nationale ainsi que des reportages pour "Des racines ou des ailes" en 2013 et pour Arte au printemps prochain, lui sont consacrés. Mais Joël, un peu anar, pas mal peinard, suit son bonhomme de chemin (de halage) sans prendre la grosse tête et malgré le succès croissant de sa "petite entreprise" continue de créer en s'amusant beaucoup (surtout de tout ce que l'on écrit sur lui) avec toujours la même énergie et la même liberté.
L'environnement de Joël est visible en permanence a l'écluse de "L'Aiguille" à côté de Puichéric (11700)
Une page lui est consacrée dans les sites :
"l'Art en Marche" -- "Outsider Environments Europe" et "Art insolite"
Écrit par bigou dans Joël Barthes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook