03/12/2014
Severino De Zotti
Dans le garage de Severino
Le garage de Severino De Zotti a des allures de petit musée d'art populaire ou de boutique artisanale bien achalandée. De grands rayonnages surchargés de ses créations courent le long des murs. Des chevaux, des charrettes, des outils agricoles, des animaux de la ferme, mais aussi des oiseaux de différentes espèces, des insectes, des animaux plus exotiques, quelques personnages, le tout fidèlement reproduit en miniature. Severino a également créé toutes sortes de petits meubles sculptés aussi beaux les uns que les autres, des minis chaises et des reproductions de chalets, mais aussi des avions, des voitures, des hélicoptères,.... et quand il ne sculpte pas des vaches, des chevaux ou des cochons, Severino peint. Il peint des fleurs et des animaux essentiellement, avec autant de fraîcheur et de soin qu'il crée ses miniatures.
Né en Italie en 1923, Severino arrive en France en 1948. Il trouve un travail comme ouvrier agricole et exercera ce métier toute sa vie dans différentes fermes de la région toulousaine. Ce n'est qu'après sa retraite à l'âge de 64 ans qu'il se consacre à la création.
Dans un article sur "La dépêche du Midi" paru en 2010, Severino dit : "Dès ma retraite je ne pouvais pas rester inactif et il m'est venu l'envie de conserver ce patrimoine agricole en me servant de mes propres mains. Certains récupèrent des photos pour un album souvenir, moi, j'ai voulu reproduire, sans prétention mais au moindre détail mes souvenirs d'agriculteur."
Au milieu du garage, une table fait office d'établi. Dessus, une scie égoïne, une râpe à bois et quelques outils manuels forment tout l'outillage de Severino. "Je n'utilise pas d'outils électriques" dit-il fièrement "je fais tout à la main, comme avant". Son travail est impressionnant de qualité et de minutie. Son voisin et copain de pétanque et de création Joseph Donadello dit de lui :"On se demande comment il peut faire des choses aussi délicates avec les grosses mains qu'il a. C'est incroyable !!". C'est vrai que les mains de Severino ne semblent faites ni pour le piano, ni pour la dentelle, ce qui ne l'empêche pas de créer des séries de coccinelles ou de scarabées à peine plus grands que nature, mais aussi des outils et des machines d'autrefois avec freins, articulations, et engrenages si fidèlement reproduits qu'ils pourraient être fonctionnels.
Quelques animaux exotiques : des girafes et des grands serpents, entre autre, se sont glissés dans son bestiaire local. Je remarque aussi 3 sculptures particulières, plus grandes que les autres et qui semblent plus ou moins d'inspiration africaine. Une femme noire, droite dans ses bottes, vêtue d'une simple culotte verte et deux autres sculptures composées chacune de cinq têtes superposées aux yeux ronds comme des billes. La tête supérieure de l'une est coiffée d'un képi bleu, celle de l'autre de diaboliques cornes rouges. On sent bien là, que Severino se libère de temps en temps de la contrainte de la reproduction fidèle pour laisser libre cours à son imaginaire.
Severino De Zotti se sépare difficilement de ses créations. Il a toujours refusé de les vendre, mais a toutefois accepté d'en donner quelques unes au musée "Les Amoureux d'Angéliques" à Carla-Bayle dans l'Ariège où elles sont exposées en permanence. On peut voir aussi certaines de ses oeuvres sur le blog de Sophie Lepetit :
lesgrigrisdesophie.blogspot.com
J-L B
Écrit par bigou dans II AUX ARTS...ET CAETERA, Severino De Zotti | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
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