29/12/2014
Les cahiers et les dessins de Marie-Christine
Les cahiers
Les dessins
Écrit par bigou dans II AUX ARTS...ET CAETERA, Les cahiers de Marie-Christine | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
10/12/2014
Henri le magicien
Henri le magicien
"Henri le magicien". C'est le nom donné par la presse locale à Henri Bondouy dans un article annonçant son décès en août 2013 .
Au revoir, Henri le magicien !
Après une courte mais violente alerte, Henri Bondouy vient de nous quitter à quelques mois de ses 91 ans. Toute une vie de labeur passée sur son exploitation agricole, il avait fait partie de «l’équipe» qui créa le Club du troisième âge de Saint-Martin-Lalande. Comme tous, il a beaucoup donné à ce club. De par ses créations d’automates miniatures qui attiraient à chaque exposition les regards envieux sur son talent, il distrayait également tous ses amis avec ses tours de magie dont il avait percé le secret. Bref, c’était un peu l’homme-orchestre du club d’où il s’était un peu éloigné depuis qu’il était pensionnaire de la cité Pierre-Estève où il coulait de vrais jours de repos........
"La Dépêche du Midi"
C'est sur le tard, certainement au moment de la retraite, qu'Henri a commencé à réaliser ses automates miniatures. J'ai découvert ses créations chez Hubert et Georgette Bastouil, des amis à lui de Saint-Martin Lalande. Henri venait de décéder et Hubert ne tarissait pas d'éloges sur les qualités de son copain et sur la minutie de son travail. Il m'informa que les autres réalisations d'Henri, l'avaient suivies à la résidence pour personnes âgées, où il vivait depuis quelque temps. Renseignements pris, il s'avéra que du côté familial personne ne souhaitait récupérer ces oeuvres et que l'institution, après les avoir exposées à l'occasion de la kermesse annuelle, en était quelque peu embarrassée. Du côté des deux musées, susceptibles d'accueillir ce genre de production, que j'ai contacté, je n'obtins pas de réponse d'un côté et une réponse négative de l'autre. Je décidais donc, en accord avec la maison de retraite de récupérer, au moins pour les sauvegarder, les créations de M.Bondouy.
Je ne sais pas grand chose sur Henri à part qu'il a travaillé toute sa vie dans une exploitation agricole et qu'il était connu localement autant pour ses talents de bricoleur, que pour ceux de magicien. Il était visiblement, un peu l'amuseur public n°1. Toujours prêt à faire l'animation, toujours de bonne humeur et d'une gentillesse remarquable, si l'on en croit les dernières personnes qui l'ont connu. Henri, m'a raconté un salarié de la maison de retraite, apprenait ses tours de magie en décortiquant des films image par image sur son magnétoscope. Un autre m'a dit qu'il créait lui même des instruments pour réaliser ses tours. On le voit d'ailleurs en pleine action sur une photo ci-dessous.
Henri était certainement bon magicien, un peu musicien aussi, il jouait du synthétiseur, mais c'était surtout un sacré bricoleur. Ses personnages et ses machines réalisés uniquement avec des matériaux de récupération sont très complexes. Tout un système électrique fait de petites diodes, de minis moteurs, de courroies et d'engrenages en tout genre entrainent les machines et animent les personnages. Leurs yeux s'allument, leurs bras s'activent, le bruit des machines retentit et les métiers d'autrefois et les souvenirs d'Henri se raniment en même temps. Un forgeron bat le fer, un autre attise le feu. Le rémouleur aiguise les couteaux, le charretier mène son attelage, un homme tire de l'eau à une pompe et le meunier veille sur son grain. Henri aimait les hommes, il aimait aussi les machines. Les machines à bois du menuisier, les moulins à eau ou à vent, la grue "contemporaine", le tracteur à énergie solaire ou l'éolienne.
Comme beaucoup de créateurs autodidactes et populaires, Henri a reproduit le plus fidèlement possible des scènes et métiers qu'il a connu dans sa jeunesse. Son travail réaliste et narratif relève de l'art populaire naïf. Par son côté miniature animé, il touche et fascine particulièrement les enfants, ceux qui le sont encore et ceux qui le sont restés.
J-L B
Henri en plein tour de magie
Liste exhaustive des oeuvres d'Henri Bondouy en ma possession :
L'attelage et le feu rouge :
L'oeil du cheval et du charretier s'allument, les pattes du cheval s'animent les roues de la charrette tournent quand le feu est à l'orange. Quand il passe au rouge tout s'arrête.
Le rémouleur :
Sa jambe appuie sur la pédale et une courroie active la pierre à aiguiser. L'oeil du rémouleur s'allume.
Sur la caisse qui contient quelques outils, il est écrit :
Travails soignéts
Racomode Parrapluix porselènne
Eguize sizox coutos Razouar
La pompe à chapelet :
L'oeil de l'homme s'allume quand il tourne la roue de la pompe
Le batteur de faux :
Avec sa tête de gendarme de Guignol il frappe avec un marteau le fer de la faux
Le moulin de rivière :
La pièce la plus grande. Des rouages bruyants font descendre le grain du genre d'entonnoir supérieur, dans le bac au pied du meunier. Il semble qu'il ait pu y avoir un système avec de l'eau qui circulait.
Le moulin à vent :
La grue :
La grue qualifiée de "contemporaine" ne fonctionne pas. Un papier écrit par Henri précise qu'elle est "une modification de la bonne vieille poulie à gorge" "La carrèlo" en Occitan
La scie à ruban : côté pile et côté face
La dégauchiseuse :
L'ampoule magique :
Certainement utilisée par Henri pour ses tours de magie, "l'ampoule magique qui s'allume avec un briquet et s'éteint en soufflant" s'actionne en tournant légèrement le tube qui sort de la boîte.
L'éolienne :
L'éolienne "énergie naturelle inépuisable" ne fonctionne pas pour l'instant
Le tracteur solaire :
Dernière création d'Henri, restée inachevée, le toit du tracteur est un petit panneau solaire qui active la petite poulie, sur le côté, en présence du soleil. Celle-ci devait être reliée par une courroie à la poulie sur le support en face du tracteur. Je ne sais pas dans quel but.
Les deux créations suivantes sont chez Hubert Bastouil à Saint Martin Lalande
Un forgeron.
Les 2 forgerons, un attise le feu, l'autre frappe l'enclume
Un autre forgeron, inspiré par une photographie fixée au mur derrière lui,
tient un fer rougit que frappe un grand marteau animé par des roues.
Écrit par bigou dans Henri le magicien, II AUX ARTS...ET CAETERA | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
03/12/2014
Severino De Zotti
Dans le garage de Severino
Le garage de Severino De Zotti a des allures de petit musée d'art populaire ou de boutique artisanale bien achalandée. De grands rayonnages surchargés de ses créations courent le long des murs. Des chevaux, des charrettes, des outils agricoles, des animaux de la ferme, mais aussi des oiseaux de différentes espèces, des insectes, des animaux plus exotiques, quelques personnages, le tout fidèlement reproduit en miniature. Severino a également créé toutes sortes de petits meubles sculptés aussi beaux les uns que les autres, des minis chaises et des reproductions de chalets, mais aussi des avions, des voitures, des hélicoptères,.... et quand il ne sculpte pas des vaches, des chevaux ou des cochons, Severino peint. Il peint des fleurs et des animaux essentiellement, avec autant de fraîcheur et de soin qu'il crée ses miniatures.
Né en Italie en 1923, Severino arrive en France en 1948. Il trouve un travail comme ouvrier agricole et exercera ce métier toute sa vie dans différentes fermes de la région toulousaine. Ce n'est qu'après sa retraite à l'âge de 64 ans qu'il se consacre à la création.
Dans un article sur "La dépêche du Midi" paru en 2010, Severino dit : "Dès ma retraite je ne pouvais pas rester inactif et il m'est venu l'envie de conserver ce patrimoine agricole en me servant de mes propres mains. Certains récupèrent des photos pour un album souvenir, moi, j'ai voulu reproduire, sans prétention mais au moindre détail mes souvenirs d'agriculteur."
Au milieu du garage, une table fait office d'établi. Dessus, une scie égoïne, une râpe à bois et quelques outils manuels forment tout l'outillage de Severino. "Je n'utilise pas d'outils électriques" dit-il fièrement "je fais tout à la main, comme avant". Son travail est impressionnant de qualité et de minutie. Son voisin et copain de pétanque et de création Joseph Donadello dit de lui :"On se demande comment il peut faire des choses aussi délicates avec les grosses mains qu'il a. C'est incroyable !!". C'est vrai que les mains de Severino ne semblent faites ni pour le piano, ni pour la dentelle, ce qui ne l'empêche pas de créer des séries de coccinelles ou de scarabées à peine plus grands que nature, mais aussi des outils et des machines d'autrefois avec freins, articulations, et engrenages si fidèlement reproduits qu'ils pourraient être fonctionnels.
Quelques animaux exotiques : des girafes et des grands serpents, entre autre, se sont glissés dans son bestiaire local. Je remarque aussi 3 sculptures particulières, plus grandes que les autres et qui semblent plus ou moins d'inspiration africaine. Une femme noire, droite dans ses bottes, vêtue d'une simple culotte verte et deux autres sculptures composées chacune de cinq têtes superposées aux yeux ronds comme des billes. La tête supérieure de l'une est coiffée d'un képi bleu, celle de l'autre de diaboliques cornes rouges. On sent bien là, que Severino se libère de temps en temps de la contrainte de la reproduction fidèle pour laisser libre cours à son imaginaire.
Severino De Zotti se sépare difficilement de ses créations. Il a toujours refusé de les vendre, mais a toutefois accepté d'en donner quelques unes au musée "Les Amoureux d'Angéliques" à Carla-Bayle dans l'Ariège où elles sont exposées en permanence. On peut voir aussi certaines de ses oeuvres sur le blog de Sophie Lepetit :
lesgrigrisdesophie.blogspot.com
J-L B
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