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10/01/2016

Aux jardins insolites

              Aux jardins insolites

 

 

Camille Vidal photo Outsider Environments Europe

Camille Vidal Agde11.jpg

 

Deux définitions trouvées sur Wikipédia :

L'architecture naïve désigne des constructions édifiées par des personnes autodidactes sans formation artistique.

Ces constructions n'ont généralement pas de but fonctionnel et s'apparentent à des sculptures monumentales. Nombre d'autres désignations sont également utilisées : Architectures imaginaires, marginales, populaires, jardins imaginaires ou d'Art brut, et leurs créateurs sont appelés habitants-paysagistes, archi-sculpteurs, anarchitectes, bâtisseurs de l'imaginaire ou de rêves.

Le caractère spontané de ces réalisations les apparente aux créations de l'art naïf ou de l'art brut. L'importance de ces constructions, oeuvres souvent d'une vie pour leurs créateurs, suscite un mélange de rejet et d'admiration.

La forte charge émotionnelle et symbolique attachée à ces réalisations rend leur transmission difficile. Peu d'occupants souhaitent habiter des lieux aussi lourdement investis par leur précédent propriétaire. A la disparition de leur créateur, faute d'une prise en charge par la collectivité, ces architectures sont généralement vouées à l'abandon et à la destruction.

                                                                                                                  Wikipédia

                                                     

 

Les environnements visionnaires sont des créations de plein air élaborées par des autodidactes ou des marginaux (parfois dénommés "habitants-paysagistes").

Les environnements peuvent être des constructions à part entière, architectures naïves, imaginaires et délirantes, questionnant les fondements de l'esthétique même de l'architecture officielle. Mais ils sont souvent plus proche d'oeuvres artistiques monumentales, comprenant l'agrémentation/décoration entière de l'habitation du créateur ou de vastes ensembles de sculptures disposées en plein air, ils rejoignent par là une forme brute de land art et son souvent un véritable art de la récupération et du recyclage.

Le caractère spontané, populaire, obscur de ces créations les relie naturellement à l'art brut, à l'art naïf et outsider.

Le plus célèbre, emblématique et ancien est le Palais Idéal du Facteur Cheval à Hauterives. Mais, à la différence de ce dernier, classé monument historique en 1969, beaucoup de ces créations se détériorent et disparaissent à la mort de leurs auteurs.

    wikipédia                                                                                     

 

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                                  Horace Diaz ---------------------------------- photo "les grigris de Sophie"

 

              "Les bâtisseurs de l'imaginaire"

          

"Les bâtisseurs de l'imaginaire" est le titre d'une exposition créée par Claude et Clovis Prévost en 1977 et d'un article d'Yves Rouquette paru dans les années 80, qui parle de ces créateurs autodidactes et populaires dont il est question ici. Parmi eux, il me semble pouvoir distinguer au moins deux types de personnalités différentes. D'un côté, des marginaux, un peu illuminés, mystico-anarco-quelque-chose qui se retirent au fond des bois, façon Chomo, et qui leur vie durant, créent autour d'eux, un univers plus ou moins délirant,  à leur image.  Et d'un autre, et je trouve ça beaucoup plus étonnant, des personnes du "petit peuple" parfaitement intégrées dans cette société, la plupart ouvriers (Allez savoir pourquoi !), souvent maçons, qui une fois à la retraite, se mettent à transformer leur maison en palais rococo, ou leur jardin en musée à ciel ouvert. Le plus étonnant est l'énergie que ces "archi-sculpteurs"(comme certains les appellent) sont capables de mettre dans leur oeuvre. Au départ il y a, certainement chez eux, une idée, une envie; puis l'idée devient fixe et l'envie se transforme en besoin impérieux, en nécessité absolue. Il faut faire, faire à tout prix, qu'importe les reproches des proches ou les regards en coin des voisins, l'homme est comme possédé par le démon de la création. Et comme tous les possédés et malgré un âge bien avancé, il est capable de déplacer des montagnes, qui en l'occurrence, sont souvent ici des montagnes de ciment. On imagine Antoine Puéo monter des seaux et des seaux de ciment, à la force de ses bras, pour ajouter 2 niveaux à sa maison et l'orner de balustres et de rocailles en tout genre. On imagine Hubert Bastouil a près de 80 ans créer, avec l'aide de sa femme,  des girafes et des éléphants grandeur nature en grillage et en ciment. C'est un travail titanesque. Bruno Montpied dans son livre "Eloge des jardins anarchiques" cite de nombreux exemples de créateurs d'environnements spontanés qui ont réalisés de véritables prouesses physiques dans la création de leur oeuvre. Celle-ci commence souvent au moment de la retraite. Au moment où, soudainement, il y a tout ce temps libre qu'il faut combler d'une manière ou d'une autre, après une dure vie de labeur. Certains y arrivent très bien avec un peu de jardinage, quelques parties de pétanque et un voyage organisé de temps en temps, sans oublier bien sur la soporifique télévision, qui permet de ne pas voir le temps passer. Alors pourquoi, pour d'autres (très peu nombreux, c'est vrai), le moment de la retraite correspond t-il à une espèce d'éruption créatrice spontanée et quasi incontrôlable ? Peut-être peut-on penser que ce besoin de faire, de créer était là depuis toujours, sous-jacent, étouffé par le poids de la chape sociale et la nécessité de nourrir une famille et d'élever ses enfants, et qu' une fois libérée de toutes ces charges, la créativité se réveille, explose telle un volcan et que l'artiste refoulé qui dormait au fond de l'ouvrier ou du paysan (il est a noter que ce ne sont jamais des patrons ni des riches qui créent ce genre d'environnement) sort du placard et fait son "coming out" artistique. On aurait pu craindre que l'arrivée des 35 heures de travail par semaine, en accordant un peu de loisir aux travailleurs, et en leur permettant d'exprimer leur créativité tout au long de leur vie, signe la fin de ce genre d'expression tardive. Heureusement grâce à la crise providentielle et à la régression générale des acquis sociaux, on peut espérer que ces refoulements créatifs suivis d'un brusque "coming out", aient encore de beaux jours devant eux. A condition toutefois que la retraite de plus en plus tardive, laisse quelques années de vie aux éventuels candidats......

Bruno Montpied note que les créateurs de ces environnements excentriques sont d'un caractère généralement extravertis par rapport aux personnes associées à l'art brut qui sont plutôt introverties. En effet, leur création est souvent voyante et le plus visible possible. Installée sur le bord des routes, bien en vue, comme René Escaffre à Roumens ou sur le bord d'un canal très fréquenté comme Joël Barthes à Puichéric ou encore en plein centre ville comme Antoine Puéo à Lézignan. Bien sur ils créent pour eux, mais aussi pour les autres et pour être vus. Alors que dans l'art brut la création est beaucoup plus personnelle et intimiste. Ils ont comme points communs de ne surtout pas se considérer comme  artistes,  et ne pas chercher à  commercialiser leur production. Ce qui les différencie, à mon avis, de la majorité des personnes associées à l'art singulier, qui sont beaucoup plus dans une démarche artistique et promotionnelle. Il y a de plus en plus de galeries et de festivals consacrés à cette expression et l'appellation "art singulier" est devenu, me semble-t-il, une étiquette, au même titre que "peinture abstraite" ou "sculpture sur marbre".

Le principal problème des jardins insolites ou des environnements spontanés, est lié à leur pérennité. Il est généralement difficile de les conserver dans leur intégralité après la disparition de leur créateur. Les héritiers désintéressés (!!), les maisons sont vendues, et par l'absence de volonté particulière ou collective les sites sont détruits, au nom de la modernité, comme c'est le cas pour la Maison fleurie à Lézignan. On constate pourtant que ces lieux attisent la curiosité et l'intérêt de nombreuses personnes bien au delà du cercle des "fans" de l'art brut. La petite fille d'Antoine Puéo dit, que si on lui avait donné 1euro pour chaque photo prise de sa maison, elle serait riche.  Comment expliquer, alors, le manque de volonté de la part des municipalités,  pour conserver et valoriser ce genre de curiosités locales qui font pourtant parties du patrimoine de la ville. On préfère les détruire pour faire des centres villes qui se ressemblent tous, uniformisés et sans aucune particularité........... Dommage.

Jean-Louis Bigou

 

                                              Martial Besse ----photo "les grigris de Sophie"

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Les sites d'Horace Diaz à Lodève, de Camille Vidal à Agde et de Martial Besse dans le Lot et Garonne, font partis des environnements insolites disparus.

 

A voir sur la toile :______________

"Le poignard subtil" le blog de Bruno Montpied

Le blog de "Jean-Michel Chesné"

"Animula Vagula"

"Art-insolite"

"Les grigris de Sophie"

"Hérault insolite"

"Les beaux dimanches"

Le site de la revue "Gazogène"

L'article de Véronique Moulinié dans le numéro 32 de la revue "Terrain"

"Des "oeuvriers" ordinaires". Lorsque l'ouvrier fait le/du beau.

A lire :____________________

"Eloge des jardins anarchiques" Bruno Montpied - éditeur: L'insomniaque

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25/11/2015

Eric Mayer

                              Eric Mayer

 

A 77 ans Monsieur Mayer a connu plusieurs vies. Ancien Maître de conférence à l'Université de Paris VII en Physique de l'Environnement et grand bourlingueur, il a voyagé à travers le Monde de la Chine au Vénézuela en passant entre autre par la Corée du Nord et les Emirats Arabes. Il a enseigné pendant 18 ans à Mexico où il a conservé de nombreuses relations.

Fils de peintre amateur, Eric Mayer s'est toujours intéressé à l'art. Les visites dans les musées, les expositions et la lecture de nombreux livres d'art ont forgé sa culture artistique. Il aime particulièrement le travail de Vieira Da Silva et les peintres Fauves. Mais ce n'est que très récemment après le décès de sa femme et un accident vasculaire cérébral en 2012 qui l'a cloué dans un fauteuil roulant qu'il s'est lancé  éperdument dans la peinture. La création devient alors une sorte d'exutoire qui lui permet de continuer mentalement le voyage. Des tours de San Gimignano qu'il peint de mémoire au centre de Narbonne, en passant par la cité de Minerve ou Saint Guilhem le Désert qu'il dessine d'après carte postale, l'acte de peindre devient pour lui thérapie, acte vital, nécessité existentielle. Dans une petite pièce transformée en atelier, Eric peint plusieurs heures par jour, avec difficulté parfois son hémiplégie limite la précision de ses gestes. Sa peinture associe une certaine maitrise technique, une recherche esthétique dans la composition et une spontanéité, une naïveté dans le dessin qui font tout l'intérêt, à mon avis, de son travail.

Eric se rend une fois par semaine à Narbonne dans l'atelier de l'artiste peintre Vincenzo Galati où avec d'autres participants il apprend les rudiments de l'art pictural. Ce soutient artistique est très important pour Eric et pour son travail créatif.

Un autoportrait avec son épouse, réalisé à partir d'une photographie, est son oeuvre préférée. Eric aimerait maintenant pouvoir exposer son travail, le montrer, le confronter et se confronter lui-même au regard des autres.  "Ce serait bon pour mon égo" dit-il.

 

 

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Eric Mayer dans son atelier

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Le château de Puylaurens

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Le port de Gruissan

 

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Saint Guilhem le Désert

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Minerve

 

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Minerve

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Les Corbières

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Bugarach et Rennes le Château

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La Cathédrale et les Barques à Narbonne

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San Gimignano

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Dans la cour

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Dans la cour

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La plage avec collage de coquillages

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Le chat

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Autoportrait avec Madame

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Mme Mayer

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Le clown

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Composition

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Les Cathares

 

 

 

 

 

 

 

 

23/11/2015

Claude Haeffely

 

Claude Haeffely

 

Le poète Claude Haeffely est né en France, à Tourcoing, en 1927. Il a fait une année de droit à l'Université de Paris avant d'entrer à l'é=:;cole de librairie et d'édition. Fondateur et directeur des Editions Rouge Maille de 1950 à 1951 et chef de fabrication aux Editions Payot de 51 à 52, c'est en 1953 qu'il va pour la première fois au Québec. Il s'associe alors à Roland Giguère aux éditions Erta. Il retourne en France en 55 et fonde les cahiers de poésie "Le Périscope". De retour au Québec en 1963, Claude Haeffely ouvre une galerie où il tente quelques expériences d'animation. En 1965, il est responsable de la revue Culture Vivante au ministère des Affaires Culturelles et en 1967, il devient directeur des manifestations culturelles de la Bibliothèque Saint-Sulpice. Il entre en 1973 à l'Office national du film du Québec.

Claude Haeffely a publié de nombreuses poésies, de "La vie reculée" en 1954 et "Le sommeil et la neige" en 56 aux plus récentes de "Tout est faux, c'est le paradis" en 1991 à "Betelgeuses" en 1994. 

                                       Référence : "L'île" L'infocentre Littéraire des écrivains québécois

 

 

En 2009, Claude Haeffely en collaboration avec "Le temps volé éditeur" à Montréal a publié dans une très belle pochette cartonnée, une série de dessins sur feuilles libres sous le titre "22 poëmes en pointillés". Editée en seulement 30 exemplaires, elle se compose en plus des textes de présentation, de 3 séries distinctes : "Les fantômes" compte 7 dessins, "Chournal d'un artiste raté" compte 9 feuilles écrites et dessinées recto verso la troisième "22 poëmes en pointillés" qui a donné son titre à l'ensemble de l'ouvrage en compte 22 comme son titre l'indique.

Ces dessins-poèmes ou poèmes dessinés, d'une grande liberté créative, plein d'humour et de poésie, ont la fraicheur de l'art enfantin alliée à une grande maitrise artistique. Ils tiennent quelque part du Surréalisme avec en plus une touche de spontanéité propre à l'Art Brut.

                                                                                                        Jean-Louis Bigou

 

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