19/11/2014
Auguste Forestier
Auguste Forestier 1887 - 1958
Né dans la Lozère, en France, Auguste Forestier est issu d'une famille d'agriculteurs. Fasciné depuis toujours par les trains, il fugue à plusieurs reprises par ce moyen de locomotion. Un jour de 1914, il provoque le déraillement d'un convoi en accumulant des cailloux sur les rails. A la suite de cet incident, Auguste Forestier est interné à l'âge de 27 ans dans un hôpital psychiatrique où il demeure jusqu'à sa mort.
Il assume au sein de l'établissement quelques travaux de manutention. Durant son temps libre, il dessine aux crayons de couleur, fabrique des médailles qu'il arbore fièrement et sculpte des os de boucherie qu'il récupère dans les cuisines de l'institution.
Plus tard, il aménage un petit atelier dans un couloir de l'hôpital où il taille des personnages, des animaux et des figures anthropomorphiques dans des morceaux de bois récupérés,à l'aide d'un tranchet de cordonnier. Forestier assortit ses statuettes de tissu ou de cuir, de médailles, de ficelles et de divers déchets ramassés au rebut.
Collection de l'art brut Lausanne.
Portrait d'Auguste Forestier par Gérard Vuillamy 1945
Mine de plomb sur papier - 31,3x23,2cm
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30/10/2014
Le monde selon René
Le monde selon René
Vue générale du jardin
Dans le monde de René Escaffre, le temps s'est arrêté. Tous les habitants du village, semblent s'être donnés rendez-vous dans son jardin, devant sa maison pour être immortalisés. Ils sont tous là, figés dans le ciment, chacun vacant à son occupation, bien à sa place et dans son rôle, comme au temps d'avant et pour l'éternité.
Le fermier et sa femme
Le maçon, truelle en main, monte un mur de briques (un autoportrait) la fileuse file du bon coton, la gaveuse d'oies gave ses oies à coeur joie, le forgeron forge et le régisseur chapeau sur la tête, accompagné de son chien, surveille son petit monde. Le facteur tend une lettre à une petite fille, qui joue avec un cerceau. Sous un arbre, un couple de retraités est assis sur un banc. Elle tricote, lui regarde le temps passer. Le laboureur laboure avec ses boeufs, la vache, fraîchement repeinte, nourrit son veau et le meunier essaie de faire avancer son âne. Un paysan et sa femme, vont au marché vendre leur chèvre et un canard dans un panier. Une femme tire de l'eau d'un puits, une autre lave son linge, une troisième cuisine dans un chaudron.
Les vieux sur le banc et la laveuse de linge
Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes selon René. Chacun est à sa place et rien ne bouge. Le temps a suspendu son vol.
Faut dire que chez René, on est maçon de père en fils depuis plusieurs générations. Et depuis sa disparition en 2008, c'est son fils, maçon lui aussi (6ième génération) qui entretien l'oeuvre paternelle et la repeint régulièrement.
En dehors de l'enclos réservé à son petit monde d'autrefois, mais toujours devant la maison, c'est le côté exotique de René qui s'exprime. On y voit un cerf grandeur nature, une biche, un lion à l'air patibulaire mais presque et une girafe (d'après Mme Escaffre) à sa taille de naissance. Légèrement à l'écart un éléphanteau semble un peu perdu.
Adossée à la maison, une belle sirène, les seins nus, une main levée vers le ciel et l'autre posée sur un parchemin, apporte une touche de mystère à l'ensemble. Ses aréoles sont en forme de coeur, mais c'est son fils qui a ajouté ce détail, ce n'est pas l'oeuvre de René.
C'est à l'âge de 60 ans, après la retraite, que René, comme beaucoup d'artistes autodidactes, s'est mis à créer avec du grillage et du ciment, son petit monde, que l'on peut voir facilement si on traverse le petit village de Roumens dans le Lauragais.
Ce portrait a été traduit en anglais par Henk Van Es et est visible sur le site américain Spaces Archives à l'adresse suivante :
http://www.spacesarchives.org/explore/collection/environm...
Le jardin de René Escaffre est présent sur les sites suivants :
Folkart.org -- art-insolite -- animulavagula --outsiderenvironmentseurope
Le laboureur et ses boeufs
La fileuse
La gaveuse d'oies
La vache et son veau
Vue générale du jardin
La petite fille au cerceau et le facteur
La sirène et le cerf
La sirène
Le coin exotique
La girafe aux yeux bleus et du mobilier de jardin créé par René
Le petit éléphant
et le lion.
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25/10/2014
Thérèse Bonnelalbay
Thérèse Bonnelalbay (1931-1980)
Thérèse Bonnelalbay est née à Magalas dans le vignoble de l'Hérault. Son père était charbonnier. En 1950, elle se rend à Marseille où elle exerce la profession d'infirmière. Elle y rencontre un enseignant, avec qui elle se marie et à deux enfants. En 1963, lors d'une réunion de cellule du Parti Communiste auquel elle est affiliée, elle se met à griffonner sur un bout de papier. Son mari, surpris du résultat, l'encourage et, dès lors, elle ne cesse de dessiner. Par la suite, la famille s'installe dans les Yvelines, puis à Yvry-sur-Seine. En février 1980, elle disparaît de son domicile. On la retrouvequelques jours plus tard noyée dans la Seine. Les dessins à l'encre de chine de Thérèse Bonnelalbay font apparaître des jeux de griffure à travers lesquels surgissent des figures ou des formes aléatoires. Les compositions, d'une grande sophistication et finesse, se développent indépendamment de toute intention figurative, même si l'on aperçoit parfois des personnages, des animaux ou des formes végétales. Seul le mouvement obsessionnel de la main et l'interprétation hallucinatoire du regard guident l'artiste dans son processus de création.
Les oeuvres de Thérèse Bonnelalbay sont conservées dans la Collection de l'Art Brut à Lausanne, à la Fabuloserie, au LaM de Villeneuved'Ascq et dans la collection Sainte-Anne gérée par le Centre d'Etude de l'Expression.
Écrit par bigou dans Thérèse Bonnelalbay, VIII DE L'ART BRUT : AUTEURS HISTORIQUES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook